Onze joueurs marquants du PSG rassemblés dans un livre à l'illustration originale qui revient sur l' histoire, le rôle et l'impact de ces artistes du club de la capitale: de Dahleb à Mbappé (PSG, le onze de légende aux Éditions Solar, 2018). Les illustrations de Greg apportent un nouveau regard et permettent d'imaginer qu'ils ont tous joué à la même époque et dans la même équipe, et le récit d'Arnaud Ramsay ravira tous les amoureux du club de la capitale, de 7 à 77 ans! Entretien croisé entre le crayon et la plume de cet ouvrage collector.
Bonjour à vous, Greg et Arnaud. Tout d'abord pourriez-vous définir votre rapport au PSG?
Greg: Passionnel. D'une époque révolue. Celle des premiers titres des années 80. Mon premier match vu à la télévision a été cette fameuse finale de Coupe de France contre l’AS Saint-Étienne en 1982!
Arnaud: Un rapport professionnel et intéressé. On a tous quelque chose en nous du PSG ! Je suis journaliste spécialisé dans le sport et j’observe ce club comme une mythologie moderne, avec j’espère un peu de distance. Je ne suis pas supporter mais, ayant grandi à Boulogne-Billancourt, j’ai un regard aussi passionné sur ce club. Je n’ai pas oublié, comme Greg, le succès en finale de la Coupe de France 82, le but de Rocheteau, Borelli qui embrasse la pelouse, etc. J’avais dix ans et, ce soir-là, quelque chose s’est levé. J’ai arpenté le Parc des Princes des centaines de fois, comme amoureux de foot et de Paris, puis à titre professionnel. J’adore ce stade, je m’y sens bien.
Ce livre de légendes du PSG est-il plutôt destiné au fan de BD ou au supporter avide d'histoire ?
Greg: Les 2 mon capitaine ! Même si mon travail se rapproche plus de l'illustration que de la BD à proprement dite.
Arnaud: L’ouvrage s’adresse à tous les passionnés du club. C’est un bel objet, un collector à conserver et à feuilleter. Le livre plonge dans l’histoire du PSG, dans son ADN revisité à travers ses joueurs de légendes, soit douze tranches de vie, le tout superbement illustré par Greg. Ce n’est pas vraiment de la BD, même si j’ai imaginé trois scénarios par le passé, dont l’un expédiait Hatem Ben Arfa au PSG bien avant qu’il ne s’y pose réellement. L’ouvrage s’appelait « Paris vaut bien un cheikh. »
Voir ces légendes à travers le dessin cela permet de recréer l'histoire, de mélanger les époques. Le lecteur se retrouve un peu dans le domaine du rêve, non?
Greg: L'idée de Solar de me faire travailler sur ce projet était de pouvoir "unifier" graphiquement le livre. L'illustration permet de s'affranchir des réalités. Ensuite je me suis amusé en composant des images où les supporters pourraient voir Dahleb et Cavani, Ronnie et Zlatan ou encore Luis et Weah jouer ensemble. L'illustration d'équipe qui prend la pose est le dessin phare du livre. Cette image n'est possible qu'en illustration.
Arnaud: Le rêve, c’est le propre du football, non ? Le Paris Saint-Germain est un club jeune puisque pas encore quinquagénaire mais il se nourrit de stars, les dévore, les sublime. L’idée aussi du livre, outre les portraits des légendes, et ça c’est la prouesse de Greg, était d’imaginer qu’ils forment une même équipe le temps d’un match. Idem pour les Djorkaeff, qui dans l’illustration de la préface portent le même maillot : Jean Djorkaeff, le papa, capitaine de l’OM et des Bleus quand il signe au PSG alors tout neuf et en deuxième division, et Youri, le fils, qui n’y passe qu’une saison mais enchante le Parc et remporte le plus beau trophée de l’histoire du club (pour l’instant) : la Coupe des Coupes.
Concrètement dans votre onze les défenseurs ne sont pas légion.... Un Mamadou Sakho ou un Jean-Marc Pilorget n'avaient-ils pas leur place?
Greg: Pourquoi pas François Brisson ou Camille Choquier aussi ! (humour). Non sans rire, c'est sur qu'un défenseur ou deux auraient eu leur place. Thiago Silva ou Ricardo auraient pu intégrer ce onze. Bernard Lama m'a d'ailleurs confié qu'il n'était pas d'accord avec ce onze qui le laissait trop seul face aux attaquants adverse (rires).
Arnaud: J’ai travaillé 7 ans à France Football, qui a inventé le Ballon d’Or en 1956. C’est injuste et cruel mais c’est ainsi : un seul gardien au palmarès (Yachine) et une petite poignée de défenseurs (Cannavaro, Sammer, Beckenbauer, à la rigueur Matthäus qui a fini libéro). Rien pour Maldini, Buffon, Baresi ou Oliver Kahn. Et Varane aurait mérité mieux que sa 7e place en 2018. On se rend au stade en majorité pour voir des buts, du spectacle offensif. Ce sont eux qui attirent la lumière. Alors oui, c’est vrai, Pilorget, recordman des matches joués avec Paris, Ricardo, Thiago Silva, Alain Roche ou Gaby Heinze auraient pu mériter leur place. Mais vous enleviez qui de la liste alors ? C’est sûr que ça génère beaucoup de boulot pour Bernard Lama. Mais ça ne lui fait pas peur !
Selon vous quelle est la légende la plus surprenante du bouquin?
Greg: Kylian Mbappé ! Sans contestation ! Il lui aura fallu à peine un an pour intégrer les légendes du club ! C'est pas beau ça ????
Arnaud: Je suis assez fasciné par la trajectoire de George Weah. Son destin est unique, son biopic ferait un très bon film pour Hollywood. Ou comment un gamin né dans un bidonville de Monrovia est devenu, après une carrière d’attaquant extraordinaire qui lui a valu d’être le premier (et seul) africain récompensé du Ballon d’Or, président de la République ! L’histoire est encore plus belle quand on voit son fils Timothy porter à son tour ce maillot parisien. Pour rédiger son portrait, j’ai revu plusieurs fois son slalom merveilleux conclu par une frappe pleine lucarne contre le Bayern Munich commenté par Thierry Roland et Jean-Michel Larqué. Si vous n’avez pas le moral, vous pouvez vous repasser la séquence en boucle !
Quelle est celle qui n'a pas trouvé sa place dans le livre?
Greg: J'aurais aimé illustrer quelques pages sur Francis Borelli. Même si il ne s'agit pas d'un joueur, le club lui doit beaucoup de sa grandeur actuelle.
Arnaud: Évoquer les 12 légendes puisqu’on a mis Luis Fernandez entraîneur a aussi été le prétexte pour évoquer tous les autres grands joueurs passés par Paris ainsi que les entraîneurs ou les présidents, de Hechter à Borelli en passant par Denisot. A titre personnel, j’aurais aimé ajouter Dominique Rocheteau, David Ginola et Joël Bats.
Qui a finalement tranché vos éventuels désaccords?
Greg: Toujours en phase avec Arnaud ! Nous sommes des passionnés tous les deux, même si lui s'y connait beaucoup plus que moi sur les choses du football (Je me rattrape sur le cyclisme) Les consensus n'ont pas été compliqués à trouver quand l'objectif est de faire rêver les gens.
Arnaud: L’éditeur était le juge de paix ! De toute façon, demandez à dix passionnés de vous dresser leur équipe-type de l’histoire du PSG et personne ne sera d’accord. C’est aussi pour ça qu’on aime le foot : échanger, débattre, argumenter, chambrer, rêver. On en a déjà ajouté un 12e homme avec Luis Fernandez, le couteau suisse du club…
Mise en page, rédaction et illustration: Classe de SNT (Sciences numériques et technologie de seconde générale et technologique), Lycée Frantz Fanon, La Trinité, Martinique.
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