Interview avec Paulo le Sportix : 10 questions sur "les 100 moments d’émotion football"
Paul est un jeune journaliste sportif qui partage tous les jours sa passion pour le football sur les réseaux sociaux dans un contenu à la fois informatif et divertissant. Il cumule aujourd’hui 3 millions d’abonnés sur les réseaux sociaux (plus d’1,7 Million sur TikTok, 380 000 sur Instagram et plus de 650 000 sur YouTube). Il couvre aujourd’hui les plus grands événements sportifs sous le pseudo de Paulo le Sportix.
Pour commencer Paulo, comment une star des réseaux sociaux avec plus de 2 millions d’abonnés se retrouve à écrire un livre ?
Il se trouve que j’ai fait des études de lettres après un bac L. J’ai fait une prépa littéraire et donc la littérature a toujours un peu fait partie de moi. J’ai toujours aimé lire et écrire donc c’était assez naturel pour moi d’écrire un livre, dans la continuation de mon travail sur les réseaux sociaux. J’ai été contacté par un directeur d’ouvrage qui s’appelle Yann qui recherchait des personnes qui pourraient potentiellement intéresser des éditeurs pour un livre. Yann m’a envoyé un message pour proposer ce projet à un éditeur. J’étais très heureux de cette demande et quelque part je l’attendais un peu je crois... J’ai tout de suite dit oui et il m’a mis en contact avec Solar qui était tout de suite intéressé par le projet et qui a décidé d’éditer mon premier livre. Voici comment je me retrouve aujourd’hui à présenter « Les 100 moments d’émotions du football » !
A quel public s’adresse ton livre ? A ceux qui regardent tes vidéos sur les réseaux sociaux ou à un autre public ?
Je pense que le livre s’adresse principalement à un public assez jeune entre 12 et 25 ans, car c’est un bouquin qui a été écrit pour faire découvrir des moments plus ou moins anciens de l’histoire du foot mais aussi des moments un peu plus récents, pour permettre de retracer ces grands moments. C’est comme ma chaîne qui est basée sur la vulgarisation du sport et notamment du foot pour pouvoir les rendre accessible à des jeunes. Forcément, le projet du livre se rapproche du projet de ma chaîne mais le livre se veut plus universel dans le sens où j’aimerais qu’il soit reçu également par des gens qui ne connaissent pas ma chaîne. Le livre augmente encore la possibilité d’un public que je n’aurais pas eu sur les réseaux sociaux et qui peuvent l’acheter pour découvrir des choses sur le foot.
Dans l’introduction tu dis « J’aime le football pour sa capacité à nous raconter des histoires », quel a été ton processus de sélection pour choisir ces moments ? Et pourquoi 100 ?
J’ai tout simplement essayé de faire un tri dans mes souvenirs, de tous les moments qui m’avaient le plus marqués. J’ai fait une grande liste de plein de moments, je crois qu’il y eu peut-être 300 moments au départ à partir desquels j’ai créé des catégories par type d’émotions. Il y a donc des émotions positives, d’autres plus négatives, dramatiques ou de pure joie... C’est un mélange de plein d’émotions différentes et j’ai essayé de rendre cela homogène pour avoir le plus d’émotions possibles. Finalement, j’ai sélectionné parmi tous mes souvenirs les 100 qui m’avaient le plus marqués. C’était intéressant de faire 100, c’est un chiffre rond qui attire l’œil et qui permet de couvrir un large spectre de moments, ce que ne m’auraient pas permis 10 ou même 50 moments. Là, je pouvais vraiment explorer beaucoup de choses en faisant 100 moments.
Dans le livre il y a certains moments du passé, que tu n’as pas vécu comment as-tu fait pour les raconter ?
Je pense que ce sont des moments qui font un peu partie de nous tous. Par exemple : si tu es fan de musique ce n’est pas parce que tu n’as pas vécu un concert de Michael Jackson qu’il ne t’a pas marqué. Pour moi, c’est la même chose, pour ces moments de l’histoire du foot (même si le foot se vit en live). Il y a des moments de l’histoire du foot, que j’ai revécu plus tard et qui m’ont marqué, ils font partie de moi. Comme par exemple la victoire de Marseille en Ligue des champions en 1993, c’est quelque chose de très important pour l’histoire de France et pour la culture sportive française. Cela représente aussi pour moi en particulier une époque que je n’ai pas forcément connue. Quelque part ces moments m’ont marqués, car si j’aime le foot je ne peux pas y échapper, c’est ancré aussi en moi même si je ne l’ai pas vécu en live. J’ai voulu mettre en avant certains joueurs et entraîneurs, qui m’ont énormément marqués et que j’ai pu découvrir grâce à des documentaires comme pour Maradona et d’autres personnages comme lui. Je les traite comme des icônes dans le livre car je ne les ai pas connus mais j’ai quand même mon avis sur la question. Ils ont à mes yeux une place particulière même si je ne les ai pas vu jouer.
On remarque que tu divises tes 100 moments en 12 émotions différentes, une raison particulière ?
Comme je te disais un peu avant, on a essayé un peu de couvrir le spectre de toutes les émotions que tu peux ressentir dans le foot ou dans le sport en général. Donc après, j’ai essayé de répartir de manière assez homogène (même si ce n’est pas exactement le même nombre à chaque fois) et égalitaire dans les différents moments pour qu’ils couvrent un spectre vraiment large d’émotion de tout ce que l’on peut ressentir lors d’un match de foot avec un maximum d’émotions possibles représentées!
Tu dis que le football t’a fait passer par « des émotions intenses », est-ce cela que tu veux transmettre aux lecteurs dans le livre ? Et comment as-tu vécu ton travail d’écriture ?
Je considère que le sport est un vecteur d’émotions avant tout car tu réagis de manière passionnée, que ce soit de manière positive ou négative, que ton équipe gagne ou perde ! Quand tu vas au stade tu ressens forcément des choses très fortes c’est ce qui m’a intéressé dans le foot depuis tout petit. Concernant l'écriture, ce n'était pas évident de cumuler tout ce que je peux faire sur les réseaux sociaux (les vidéos que je poste tous les jours et les différents voyages un peu partout). J’ai réussi à me trouver des moments où j’ai pu vraiment couper des vidéos et me consacrer à l’écriture du livre. J’ai écrit petit à petit sur plus d’un an pendant les week-end et surtout durant les vacances. On a réfléchi avec l’éditeur sur le ton à adopter, on en a beaucoup discuté, j’ai du reprendre certains extraits car à la première et à la dernière page on ne parle pas de la même manière. J’ai dû reprendre des textes pour que ça colle et au bout de plus d’un an j’avais terminé d’écrire les 100 histoires.
Dans ton livre on remarque, page après page, des mises en pages différentes et une identité visuelle originale ?
Je trouve que c’est important justement pour un livre dédié à la jeunesse d’avoir une identité visuelle qui soit forte, qui marque le lecteur et qui lui donne envie de lire le livre. Je trouve que c’est quelque chose de très visuel le football. L'illustration a donc un rôle très important dans la manière de recevoir les histoires. Au final c’est logique de représenter ces moments de manière différente et en même temps de rester sur un look un peu journal. Ça pourrait être des Unes de L’Équipe car on est sur des moments assez marquants donc le graphisme joue un rôle très important.
Tu parles de beaucoup de joueurs et d’entraîneurs qui ont marqués le monde du football, mais lesquels t'ont les plus marqués personnellement ?
S’il y en avait un à choisir ce serait Zinédine Zidane (ce qui serait aussi le choix aussi de beaucoup de gens) car j’ai vécu ses derniers moments dans le football à travers ces 7 derniers matchs. Il a une partie très importante pour moi dans mon cœur de passionné de foot car c’est lui qui m’a fait entrer dans ce monde là. Même si j’ai vécu les derniers moments de sa carrière, je pourrais te décrire chaque instant de France-Brésil en 2006 ce sont des moments qui m’ont marqués, j’avais 7 ans... Même si, je suis un peu moins passionné par les entraîneurs, Arsène Wenger, l’entraîneur d’Arsenal a marqué ma vie. C’est quelqu’un qui est né à Strasbourg donc qui est de l’Est comme moi. Il a révolutionné la manière de jouer au foot en Angleterre comme dans le monde entier avec Arsenal. C’est la personne qui m’inspire le plus par sa capacité à nous raconter des histoires. Même si je suis un peu moins passionné par le côté tactique, j’ai cette attache avec Wenger, que j’ai moins aujourd’hui avec la majorité des entraîneurs. Aujourd’hui, c’est devenu parfois très mathématique, très statistique et cela m’intéresse moins... Ce n’est pas cela qui fait que quand tu rentres chez toi, tu te dit « Ah, dans le match il y a eu 7 tirs cadrés ! », cela n’est pas le plus important, ce qui est primordial est ce que tu as ressenti, quel évènement marquant il y a eu dans le match et quelles émotions tu as pu vivre.
On découvre dans ton livre ton lien particulier avec Arsenal et l’Équipe de France, comme tu viens de l’évoquer, mais aussi avec le TFC (Toulouse Football Club) !
Ah le TFC, même si je suis né dans l’est, j’ai grandi à Toulouse. Le TFC est le premier club que j’ai vu dans un stade donc, et c’est au Stadium que j’ai découvert le football. Le TFC n’avait jamais pratiquement rien gagné à part une Coupe de France en 1957 mais il y a 2 ans ils ont refait cet exploit. Comme c’était un club très important pour moi il fallait que j’y assiste ! Ensuite en gagnant la Coupe de France ils ont réussi à se qualifier pour une Coupe d’Europe. On a vécu des émotions assez folles car ils ont gagné face à Liverpool, il y a eu des grand moments comme ça et donc c’est un des clubs qui a été le plus vecteur d’émotion pour moi dans les dernières années. C’était super beau de vivre ça en tant que supporter du TFC.
Pour Arsenal, c’est le club qui m’a fait aimer le foot, car il ont toujours eu un beau jeu. Beaucoup parlent du Barça, mais Arsenal est l’un des clubs les plus vieux au monde et c’est un club qui a une histoire très très forte énormément via Arsène Wenger notamment avec beaucoup de joueurs français comme Thierry Henry, le plus grand joueur de la premier league à son époque et d’Arsenal ! C’est avec ce club que j’ai grandi, donc Arsenal coule dans mes veines et c’est mon club de cœur ! Je me sens chez moi quand je vais là-bas.
Enfin par rapport aux Bleus, c’est assez logique car quand tu es français forcément les seuls moments où tu vis vraiment des émotions avec tout le monde c’est lors des grandes compétitions internationales. En plus on a eu la chance d’avoir une équipe de France au top niveau pendant de longues années dernièrement, on a eu une chance dingue, qui à mon avis, va s’éteindre petit à petit.
Pour conclure, quel est le moment que tu préfères dans ton livre ?
Je n’ai pas vraiment de moment préféré mais celui qui me touche particulièrement est celui de Yassin, qui est le fils de l’un des supporters marseillais décédé dans un tragique accident. Ce petit a rendu un magnifique hommage à son père sur la pelouse du Vélodrome. Je vous laisse le (ré)découvrir dans le livre…
Entretien réalisé par Myriam Laguerre
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